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Elise Chartrand-Dery: Mon initiation de vie a Edmonton - A Franco-Albertan's story of life in Edmonton


La date de l'histoire: 1930-2003

Mon initiation de vie à Edmonton…


- Speak white, hurla la commis du magasin.


- Qu’est-ce qu’elle a dit? je demandai à maman.


- Speak white, répète la dame en élevant la voix.


Ma mère, réprimant ses émotions, me guide dehors du magasin de la Baie d’Hudson sur l’avenue Jasper.


Le moment des décisions…


Plus tard dans la soirée, maman raconte à mon père l’épisode du magasin mais sans tarder mes parents passent à un autre sujet beaucoup plus pressant – leur avenir.


Mon père Élie Chartrand, est en décision, doit-il vendre sa ferme puis déménager à Edmonton? Pourquoi songer à un faire une telle décision? C’est que ma mère, Béatrice Groleau-Chartrand, une couturière/dessinatrice, souffre d’une maladie intestinale. A cause de la santé de ma mère, mon père nourrit l’espoir de la rapprocher des spécialistes qui pourront lui offrir des meilleurs soins médicaux.



La deuxième guerre mondiale dégage l’incertitude…


L’année est 1944. La radio transmet des échos de la guerre en Europe pendant que la réalité du rationnement de certaines commodités se fait ressentir au Canada. En plus, les logis se font rare et forcent les gens à vivre dans des espaces surpeuplés.


En préparation d’un avenir…


La ferme est vendue aux enchères et la famille Chartrand arrive à Edmonton. Ils laissent Therien, Alberta, une communautée majoritairement de langue française. La transition n’est pas facile puis, trouver une autre demeure est quasi impossible. Finalement ils parviennent à louer un grenier dans une maison-appartement – le Mayflower situé sur la 100ième avenue et la 118e rue. Durant ce temps, je suis placée au couvent des Sœurs de l’Assomption de la Sainte-Vierge. C’est bien évident que j’ai la meilleur part des choses pensionnaire avec des filles de langue française.


Pendant que mon père fait des études à l’école de soudure Jacob School of Welding, maman travail comme couturière dans un magasin pour des vêtements de dames – Mortons ladies` Wear – situé sur la 102ième rue et l’avenue Jasper.


Encore des changements…


Mes grand-parents, Ferdinand et Rosilda Groleau propriétaire de l`Hotel à Therien ont décidé de vendre leur établissement pour acheter un autre domaine à Edmonton – le Chatham Apartment Block au Toutefois, pendant un certain temps, ils décident de passer encore un peu de temps à Therien ce qui nécessite d’avoir quelqu’un pour administrer leur nouvel acquisition à Edmonton. Ainsi, mes parents déménagent dans le Chatham pour devenir les administrateurs du block en question. Puis moi, je viens vivre avec mes parents.


Un changement d’école et ses rudes réalités…


Mes nouveaux copains de l’école Grandin me font bien étrange. Majoritairement de langue française il sont plus à l’aise pour communiquer en anglais puis je me vois perdus dans cet océan linguistique. En naviguant dans l’apprentissage de la langue de Shakespeare je dois surmonter de multiples obstacles. À cette époque il est beaucoup plus chique de converser en anglais et avec cette mentalité l’assimilation de nombreuses cultures se font submerger.


Les patins-roulettes, en anglais…


Hors des classes, j’ai continué mon apprentissage de l’anglais sur des patins-rolettes, mais pas sans éprouver quelques écorchures. En plus, les incompréhensions linguistiques sont soit explosives ou tordant.


Avec mes copines du voisinage j’ai souvent patiné à la cachette du policier sur l’avenue Jasper. Et, combien de fois avons-nous évités ses réprimandes en prenant notre fuite dans la salle d’entrée de l’hôtel Corona. Malgré ses menaces, la tentation de se promener sur le beau ciment lisse de la Jasper surpassait les rues de côtés en goudron gommeux.


Y avait-il eut des tentations de quitter Edmonton?


Durant mon enfance j’ai souvent désiré déménager dans l’est. Mon père avait deux sœurs établient à Montréal. L’une d’elle, une religieuse enseignante au niveau scolaire des études supérieur et l’autre, une infirmière avec son époux, un biochimiste.


Une opportunité…


A dix-neuf ans mon rêve d’aller dans l’est devient une réalité. Un camp de formation pour cheftaines, par la fédération des Guides Catholiques du Canada, m’est offert. Suivant ce stage je passe du temps chez de la parenté qui m’offre de demeurer avec eux en permanence. Je me sens bien à l’aise dans cet environnement culturel. D’autant plus l’offre de continuer des études dans une université de mon choix est encore plus attrayante. Après réflexion, j’ai décidé de revenir dans l’ouest ou mes parents sont établis.


Plusieurs années plus tard j’ai épousé Aimé Déry; lui aussi d’origine francophone.


Éventuellement, avec nos cinq enfants, nous avons entreprit un voyage au Québec. Avons-nous considéré d’y déménager? Oui. Nous avons sérieusement pensé d’y faire la transition. Mais, encore une fois, nos familles résident dans l’Alberta.


A cour des années je dois avouer d’avoir souvent envié mes cousins et cousines Québécois avec leur sens d’appartenance à leur environnement. J’ai même souhaité que mes grands parents maternel et paternel n’aient pas aventuré dans l’ouest canadien au début des 1900s.


Une identité unique…


Durant, mes années scolaire, l’historique franco-albertaine était ignoré par la population en général. Maintenant, grâce aux congrégations religieuses, collections de familles ainsi qu’aux publications locales, la richesse de notre historique voit la lueur du jour.


Notre peuple dans l’ouest canadien à du surmonter plusieurs tempêtes culturel. La preuve de notre survie est présente dans nos publications, les postes de radio/télévision et nos écoles. A Edmonton, la Faculté St-Jean (affilié de l’université de l’Alberta), le Carrefour (magasin de livre), nos paroisses et multiples organisations, témoignent notre présences.


Récemment une amie me fit ce partage… - Je suis devenue une vrai francophone ici en Alberta. Au Québec, être francophone exige aucune effort pendant qu’ici c’est une décision.


Le temps s’est enfui…


Mon père fini par devenir gérant du département de service à la clientèle pour Century Sales encore a ses débuts. Puis, ma mère, après un combat très courageux avec sa santé, à cinquante-neuf ans, rendu l’âme.


Après un certain temps mon père a refait sa vie en épousant une gentille dame. Cette veuve, que j’appelle ‘mom’ est d’origine Métis (cri-francophone) m’a apporté une autre perspective dans ma vie.


Mon père et ma mère mon donné l’amour pour ma culture francophone tout en m’encourageant à apprendre l’anglais. Puis, ‘mom’ m’a donné une appréciation de la littérature anglaise.


Le melting pot (marmite d’assimilation)…


L’expression ‘speak white’ semble avoir tombé dans l’oubli. Toute de même, je me souviens encore de l’expression sur le visage de la commis puis il me semble entendre l’intonation de sa voix qui n’était n’y british, irlandais ou écossais. Cette dame, ayant abandonnée sa culture, semblait avoir glissé dans la marmite d’assimilation. Tout en prétendant d’être anglo-saxone elle voulait que tous suivent son exemple


Où est – notre chez-nous?


Les années mont enseignées la sagesse de la douceur. En contemplant ma jeunesse je peux affirmer que grandir à Edmonton n’a jamais été ennuyant. Comme franco-albertaine je suis bien enraciné et maintenant je puis constater les fibres de nos vies tissés dans le tissus historique de la cité d’Edmonton qu’on appel – notre chez-nous.

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